8.2.10

J’ai regardé ta  photo ce matin. Ton sourire. J’ai des spasmes dans la gorge, c’est entre le haut de cœur et le sanglot. Mais ça ne passe pas la barrière de mon larynx. Je ne vomis pas mon flux émotif, comme je le fais habituellement. Je crois que je t’aime. Peut-être seulement parce que hier je t’ai dis le contraire.  Ça y est, ça recommence, cette fois ma mâchoire tremble, le spasme m’humidifie les yeux. Mais rien de plus. C’est une douleur douce. Comme celle qu’on doit ressentir à la mort qu’on sait justifiée de quelqu’un qu’on aime profondément. Une douleur profonde, accompagnée d’une paix. Peut-être que c’est ça, l’acceptation. J’accepte de te perdre mon époux. J’accepte de ne pas vieillir avec toi, de ne pas porter tes enfants, de ne pas réaliser tous ces rêves viscéraux qui étaient déjà éteints et irréalisables au moment où nous nous sommes rencontrés. Irréalisables parce que rationnellement, chéri, j’ai vingt et un ans, je suis complètement perdue dans ma propre vie et les probabilités ne sont pas de notre côté.

J’ai été très heureuse de t’épouser. Quand tu as atteint ton but, je me suis sentie tellement fière. Fière de toi, mais aussi de moi. Fière de t’avoir donner ce coup de pied et de ne pas m’être trompée. Je me sentais un peu comme ta maman, orgueilleuse mais amoureuse tout à la fois. Tu me brises le cœur. Toi et tes grands yeux.

J’ai juste débordé. S’il te plait, comprends. Ressent. Je vais m’ennuyer de ton corps. Mais tu es tellement présent dans ma tête, dans mon âme, dans mon souffle et mes batailles, que je survivrai. Tu as marqué. Tu es là, dans moi, parce que j’ai changé à tes côtés et que des morceaux de toi, de ta bonté, de ta sagesse, se sont infiltrés dans mon crane et dans mon esprit.

Mon cerveau de folle furieuse va toujours t’appartenir. Ce n’est pas un présent génial mais tu comprendras. Mon lobe frontal d’ailleurs te remercie. Il te demande pardon aussi, pour t’avoir fait passé au travers de toutes ces épreuves.

Pour toujours.

 

2 commentaires:

Audrey Goulet a dit…

J'suis comme toi Léa. Je t'aime.

El Piment a dit…

Je t'aime aussi